J'étais sa ROPERO



Elle habitait dans une grande maison, ses parents étaient très connus et riches tandis que moi je n'étais que la fille
de mon père et de ma mère. Après trois années à étudier hors du pays elle était rentrée et j'étais moi vagabonde.
Nous nous baladions et passions le temps ensemble. Un jour nous étions rentrés d'une fête et j'avais discutée avec
les garçons qui y étaient.
Elle : “Bintou, pourquoi à chaque fois quand on sort quand les hommes parlent tu veux parler aussi et donner
ton avis sur les sujets ou les trucs qu'ils nous racontent ? “
Moi : “Mais en quoi c'est mal de donner mon avis ?”
Elle : “ Arrête je n'aime pas, ce sont mes amis à moi tu n'as pas à parler ou à te jouer les intelligentes”
Ce genre de choses arrivait très souvent. Comme j'ai dit ses parents avaient de l'argent moi pour mon âge
je n'avais même pas d'argent de poche. Elle me reprochait tout le temps de ne pas avoir suffisamment
d'argent pour faire ce qu'elle voulait.
Moi : “ Mais je n'ai pas assez, on ne peut pas le faire un autre jour ?”
Elle : “Non toujours toujours tu n'as rien, je ne peux pas me balader avec toi si souvent tu n'as rien. Je ne sais pas,
mais débrouille toi pour avoir plus j'en ai marre moi .”
Elle me criait dessus très souvent devant les gens. Je ne disais rien, parce que je tenais à son amitié
et elle connaissait beaucoup de monde. Elle me rappelait tout le temps qu'elle ait été hors du pays et que moi
j'étais gaouaze, que je n'irai nulle part .Aussi, je l'avoue j'aimais son amitié.
Je lui envoyais très souvent des messages pour qu'on se voye , elle me donnait une heure, je préparais tout ou
informait d'autres personnes, mais quand je l'appelais elle ne décrochait pas.
Moi : “ Mais on devait sortir, je t'ai attendu, on ne t'a pas vu”
Elle : “Ah je n'ai pas pu venir !”
Moi : “Mais tu pouvais au moins m'envoyer un message ou m'appeler pour me dire que tu ne venais pas”
Elle : “Écoute, ne m'embrouille pas je n'ai pas que ça à faire ok?”
C'était son fort, elle ne savait pas s'excuser à chaque fois qu'elle me plantait de manière irrespectueuse.
Elle ne savait que deux fois plus me manquer de respect. C'était cela l'amitié ?
Et puis, ce jour-là est arrivé. Nous étions sortis j'ai dormi chez elle, je me suis salie et elle m'a prêté une robe
que j'ai oubliée de lui rendre.
Le lendemain elle m'a appelé
Elle : “Bintou je t'ai prêté ma robe renvoie moi ma robe tout de suite !”
Moi : “ Désolé je ne me sens pas bien. Je te la rendrai demain”
Elle : “Je m'en fiche ramène moi ma robe, prêteuse de vêtements, c'est comme ça vous êtes, tu as toujours été
jalouse de moi parce que les hommes quand on sort me kiffent et tu ne veux que me ressembler !”
Le coeur meurtri je n'ai rien dit. Je n'avais pas assez d'argent donc j'en ai emprunté à ma soeur.
Je suis arrivée chez elle. J'ai sonné, elle a ouvert. Je lui ai rendue sa robe sans lui accorder un seul regard
et je suis rentrée chez moi.

Je n'avais pas chômé de mon côté et je m'étais remise à la rédaction de mon mémoire pour enfin valider mon année.
Je n'ai pas pu m'empêcher de la recontacter. Nous sommes sorties prendre un verre à l'hôtel ivoire
et j'ai même payé. Je la regardais , et plein de questions se bousculaient dans ma tête.
“Est-ce que c'est ça l'amitié, combien de temps vais-je me laisser marcher dessus ? Avais-je besoin d'une amie
qui me plante comme une merde et qui n'est même pas fichue de me respecter en me prévenant qu'elle ne viendra pas à notre rendez-vous ? Avais-je besoin d'une amie qui me rabaisse tout le temps ?
Avais-je besoin d'une amie qui ne veut pas que j'exprime mon point de vue ?”
Nous sommes rentrées et je lui ai envoyé un dernier message.
“Merci pour tout, mais je ne peux et ne souhaite plus être ton amie, j'ai déjà assez donné.
Tu es une belle personne, mais je me choisis”
J'ai soutenu ma licence. J'ai obtenu une bonne note et mon père épaté m'a proposé d'aller continuer mes études
en Tunisie. Je suis partie et je me suis jurée que plus jamais je ne donnerai sans retour en amitié.
Je me suis jurée que je ne me laisserais plus jamais plantée sans excuses ou explications.
Je me suis jurée que je laisserai l'amitié venir et partir,
Mais surtout, je me suis jurée que plus jamais je ne serais une ROPERO.

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